Mindfulness ? On n’avait pas besoin d’une appli pour ça !

Ah, l’âge d’or des cassettes VHS et du fameux bouton "rewind". Une époque où rembobiner un film était une véritable leçon de patience et de pleine conscience (mindfullness).

Chaque fois que tu insérais une cassette dans le magnétoscope pour découvrir qu’elle était encore à la fin du film, tu n’avais pas le choix. Il fallait attendre, regarder l’écran grésiller, et patienter pendant que la bande retournait lentement au début.

Pas de bouton "Skip". Pas d’avance rapide ×2, pas de "passer l'intro". Pas d’algorithme lançant le prochain post ou meme tendance avant que tu n'aies eu le temps de penser.

Juste toi, la cassette et le temps qui passe.

Et devine quoi ? Ça ne nous dérangeait pas.

Parce qu’on avait, sans le savoir, développé une capacité naturelle à vivre dans l’instant. Pas besoin d’applis de méditation. Pas besoin de gourous de la Silicon Valley pour nous apprendre à respirer. On se contentait… d’exister.

Après tout, nous sommes des êtres humains (human being), pas des "human-doing"—et encore moins des human-swiping, scrolling ni binge-watching.

La Génération Pré-Rewind : Les Derniers Maîtres de la Pleine Conscience

Si tu n’as jamais eu à rembobiner quoi que ce soit de ta vie et que tu penses que le bouton "rewind" permet de revenir en un clic à la chanson précédente, bienvenue dans la génération Post-Rewind. Tu ne savais pas qu’avant ton époque, nous étions des maîtres en mindfullnes au quotidien ?

On n’appelait pas ça une "dopamine detox" ni du "minimalisme digital". On vivait simplement dans un monde où la patience n’était pas un choix, mais une nécessité, un fait.

• Attendre qu'Internet en 56K se connecte (avec le doux son strident du modem) ? Exercice de respiration profonde.
• Devoir rester collé à la radio pour enregistrer ta chanson préférée sur cassette car il n'existait aucun service de streaming comme Spotify ? Pratique d’écoute active.
• Regarder par la fenêtre lors d’un long trajet en voiture, sans téléphone, sans écran, juste avec ses pensées ? Pure méditation ou contemplation avancée des gouttes de condensation sur la vitre.
• Appeler un ami et, s’il n’était pas chez lui (oui, les téléphones restaient à la maison, ils n’étaient pas mobiles du tout), accepter l’absence de réponse au lieu d’envoyer 27 messages de relance ? Acceptation radicale du réel.

On n’avait pas le choix. Il fallait être patient, présent, pleinement dans l’instant—parce que la technologie ne nous avait pas encore donné l’illusion qu’on pouvait tout zapper, accélérer, ou multitaské en permanence.

Et si tu crois que ces petites choses ne nous apprenaient pas la présence, écoute donc cet humoriste américain (Des Bishop) te rappeler à quel point nous étions naturellement "mindful" à l’époque :

Nous, les Pré-Rewind, avons grandi et perdu la pleine conscience. Mais les nouvelles générations, elles, ne l’ont jamais eue.

Puis, nous avons grandi. Les responsabilités, le stress, la technologie… tout nous a volé cette capacité à être simplement présents. À attendre sans frustration. À vivre sans zapper les moments ennuyeux. À être seuls avec nous-mêmes, avec nos pensées.

Mais tu sais ce qui est la vraie tragédie dans tout cela ? Les enfants (et jeunes adultes) d’aujourd’hui n’ont jamais eu la chance d’apprendre à s'ennuyer !

Nous, la Génération Pré-Rewind, avons perdu la pleine conscience à l’âge adulte. Mais les Millennials, les Gen Z, et toutes les générations post-rewind qui suivent ? Ils ne l’ont jamais connue, même enfants.

Comment pourraient-ils comprendre la patience, le silence, ou la présence… alors qu’ils ont appris à swiper avant même de savoir marcher ?

• Pas de frustration quand un film met cinq secondes à charger.
• Pas d’ennui, car TikTok leur injecte une dose de dopamine toutes les dix secondes.
• Aucune perception du temps qui passe, car tout est instantané.

Le résultat ? Une génération qui panique à l’idée même de ne rien faire, de ne plus avoir de réseau ou de ne plus avoir de batterie.

Nous avons créé ce problème. C’est à nous de le résoudre.

On se moque des gamins scotchés à leurs écrans… mais qui leur a mis ces écrans entre les mains avant même qu’ils sachent parler ?

Qui leur a appris que l’ennui était un problème à résoudre, au lieu d’un espace pour imaginer, rêver, et simplement être ?

Qui leur a montré que, dès les premiers signes d’attente, il fallait dégainer son téléphone comme un cowboy attrape son flingue ?

C’est nous.

Alors, avant de blâmer la technologie, peut-être faudrait-il assumer nos erreurs.

• Et si on apprenait à nos enfants à attendre sans écran ?
• Et si on leur montrait que le silence et l’ennui ne sont pas des ennemis, mais des portes ouvertes vers la créativité et la réflexion profonde ?
• Et si on arrêtait d’être accros nous-mêmes, pour leur prouver que c’est possible ?

Parce que si on ne le fait pas, on élève une génération incapable d’exister sans une stimulation numérique constante.

Et franchement… est-ce vraiment le monde qu’on veut leur laisser ?

Ton prochain passage aux toilettes : un défi

Les VHS nous ont appris la patience. Les cassettes nous ont appris l’anticipation. Les téléphones fixes nous ont appris à gérer les appels manqués.

Et aujourd’hui ? On ne peut même plus aller aux toilettes sans un téléphone dans les mains. Quelle est la dernière fois que tu es allé faire la grosse commission sans ton téléphone ? Ca se compte en années n'est-ce pas ?

Alors voici un défi : la prochaine fois que tu vas aux toilettes, laisse ton téléphone dehors. Pas de scrolling, pas de swipe, pas de plongée dans les abysses de TikTok ou d'autres réseaux sociaux. Juste toi, l’instant présent, tes pensées et l'object a expulser — comme au bon vieux temps.

Tu penses pouvoir tenir ?

Ou vas-tu paniquer à l’idée d’être seul avec ton propre esprit pendant cinq petites minutes ?

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