Arrêtons tout de suite de croire que le temps, c’est juste une histoire de secondes qui s’additionnent. Henri Bergson nous propose de lâcher cette vision étriquée. Pour lui, le temps, c’est plutôt comme une rivière : ça coule, ça file, et c’est complètement impossible à découper. Allez-y, essayez de couper de l’eau pour voir.

Prenez vos dernières vacances : vous ne vous souvenez pas d’elles en heures et en minutes, non ? Ce dont vous vous rappelez, c’est l’ambiance : ce fou rire autour d’un mauvais rosé, ce coucher de soleil sublime ou cette fameuse gamelle sur des galets (qu’évidemment, vous avez jouée cool). Voilà ce que Bergson veut dire : le temps n’est pas une addition de micro-moments, c’est une expérience entière.

Dans notre monde où tout est planifié à la minute près, cette idée a presque des airs de révolution. On passe notre temps à optimiser nos journées, mais si on arrêtait un peu ? Si on se laissait porter, comme sur cette rivière, en vivant pleinement les instants ?

Bergson, prix Nobel de littérature, a eu cette idée en observant la vraie vie, pas en regardant l’horloge. Petite anecdote : son travail a inspiré Marcel Proust, qui s’est donné pour mission d’explorer la mémoire et le temps dans son œuvre monumentale À la recherche du temps perdu. Bergson nous rappelle que la vie, ce n’est pas compter les minutes ; c’est rendre chaque moment mémorable.

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